Tout le monde connait la Belgique pour ses bières et ses micro-brasseries de qualité. Mais saviez-vous que la Wallonie produisait également des vins, des liqueurs et des whiskys ? Cela faisait longtemps que j’entendais justement parler du Belgian Owl, ce whisky de ma région… Mais je n’avais pas encore eu l’occasion de le goûter. Il faut dire que je ne suis pas une grande fan de ce breuvage de base ! Mais l’histoire de cette ferme-distillerie à Fexhe-le-haut-clocher (c’est-à-dire à deux pas de chez moi) mérite qu’on s’y intéresse de près… C’est parti !
En saison, la distillerie “The Owl Distillery” organise des visites guidées, au cœur des champs d’orges de Hesbaye. Grâce à la Maison du Tourisme Terres-de-Meuse, j’ai pu découvrir ce lieu hors du commun géré par une équipe de passionnés. Une expérience unique en une ou deux heures, pour comprendre les secrets de fabrication d’un Single Malt Whisky 100 % belge.
Depuis 2004, la distillerie Belgian Owl produit un nectar d’exception, un whisky belge de terroir, primé et reconnu dans le monde entier. Il a même été élu meilleur single malt whisky d’Europe.
Introduction : le whisky pour les nuls
Belgian Owl, c’est avant tout une histoire de VRAIS passionnés. Tout a commencé avec le désir d’Étienne Bouillon, Maître Distillateur, de diversifier l’agriculture locale en la valorisant par la création d’un Belgian Single Malt Whisky d’excellence. Un alcool élaboré à partir d’orge cultivée en Hesbaye.
Pour comprendre l’histoire de ce produit bien de chez nous, la visite débute avec Jean-Marc Boccaci, grand amoureux du whisky et collaborateur Belgian Owl. Pour l’anecdote, Jean-Marc a été mon professeur aux Rivageois à Liège, le monde est petit !
Avec le groupe, nous entrons dans la salle de dégustation, et commençons par les bases de l’histoire du whisky et de la distillerie. Et oui, certains s’y connaissent, d’autres moins… Personnellement je ne suis pas une grande connaisseuse, ces explications sur les différentes étapes de création étaient donc bien nécessaires !
Tout d’abord, il faut savoir que l’orge et l’eau sont ses seuls ingrédients pour créer le whisky. Mais attention, pas n’importe quelle orge. Ici, nous sommes sur un terroir bien spécifique qui est dénommé la « Hesbaye sèche ». Cela ne veut pas dire qu’il ne pleut pas ici (dommage), mais que la terre repose sur une roche essentiellement calcaire, recouverte d’une importante couche de terre. Cette terre riche joue un rôle très important dans la qualité de l’orge, donc du whisky.
Cette orge est issue du commerce équitable et cultivé de façon artisanale. En effet, les agriculteurs de la région sont payés au juste prix, peu importe le cours du marché.
L’eau est puisée directement à la source, dans une nappe phréatique qui se situe en dessous de la distillerie. Pratique ! L’eau qu’elle abrite est non seulement d’une grande qualité, mais elle est également protégée par la Région Wallonne et l’Union Européenne. C’est la minéralité du sol et la pureté de l’eau qui donneront au whisky son identité. Attention, information très importante, pour obtenir l’appellation “whisky”, l’alcool doit obligatoirement vieillir pendant trois ans.
Avant de nous rendre au cœur de la distillerie, nous commençons par goûter et sentir les grains d’orge avant et après le maltage.
De l’orge à la bouteille
Après cette introduction très claire (et teintée d’humour), Jean-Marc nous invite à nous rendre dans la seconde aile de la ferme, au cœur de la production de whisky. Dans ce lieu impressionnant, on retrouve les cuves et les équipements nécessaires aux processus de fabrication du whisky.
Il y a le moulin pour le concassage du malt, qui permet d’obtenir le grist, la cuve de macération pour mélanger le malt concassé à l’eau chaude pendant 6 heures et les cuves de fermentation, où les sucres se transforment en alcool.
Mais ce qui saute aux yeux dès les premiers instants, ce sont les fameux alambics de cuivre qui serviront à la distillation. Incroyable, ces deux objets historiques datent de la fin du 19ème siècle et se trouvaient dans la distillerie Ex-Caperdonich. En 2013, Étienne Bouillon qui s’est formé en Écosse les ramène en Belgique. Un coup de génie étonnant dont seul le Maître Distillateur a le secret, car il est très rare que le patrimoine écossais puisse quitter ses terres d’origine ! Décidément, même ses proches collaborateurs n’ont pas l’air au courant de tous les secrets d’Etienne.
Le « distillat » récupéré à partir de ces mythiques alambics est ensuite transféré dans des fûts de chêne. Ceux-ci proviennent des États-Unis où ils ont déjà servi pour vieillir du bourbon, ce fameux whisky américain. On peut d’ailleurs voir ces fûts vieillir tranquillement, à travers une grande baie vitrée depuis la salle de dégustation (si ces fûts vous intéressent, il est possible de les récupérer après leur utilisation). C’est lors de cette étape qu’Étienne Bouillon élabore son whisky. Un travail de tradition et de patience, où tous les sens du Maître Distillateur sont en éveil. Ici, tout le processus est manuel et propre à Étienne Bouillon. Impossible de reproduire à l’identique son whisky, même pour un autre Maître. Chaque année, les bouteilles sont donc uniques !
Avant de retourner à la salle de dégustation, le hibou de bois m’interpelle. Il est l’emblème de la distillerie. Mais pourquoi le hibou ? Cet oiseau reflète à merveille la philosophie de la maison Belgian Owl : le savoir-faire et la sagesse. Le savoir-faire, pour élaborer le meilleur des whiskys et la sagesse de le déguster avec modération.
Le hibou, l’emblème de la distillerie Belgian Owl Le « distillat » est transféré dans des fûts de chêne qui proviennent des USA.
C’est l’heure de la dégustation !
Nous commençons par gouter le « spirit », l’esprit du whisky, l’alcool non-vieilli. C’est très fort, il faut faire attention de ne pas le sentir directement à même le verre, mais plutôt de loin, pour ne pas se brûler les narines. Vraiment, c’est si fort ? Un peu stressée de tremper mes lèvres dans ce petit verre de dégustation., je me lance. Le goût est surprenant, subtil.
Deuxième dégustation, un whisky de trois ans d’âge. Là, c’est une véritable explosion de saveurs en bouche. Nous nous laissons guider par les explications de Jean-Marc, qui nous indique comment déguster chaque nectar pour en apprécier tous les arômes. Il est possible de goûter d’autres éditions, classiques ou spéciales. Le tarif du verre de dégustation supplémentaire s’élève à 2€.
Une très chouette visite ! J’ai été agréablement surprise par l’histoire de ce produit exceptionnel, touchée par les valeurs fortes et la passion de cette équipe pour leur métier et leur terroir.
Foncez-y !
Vous souhaitez vivre cette expérience ?
The Owl Distillery
Hameau de Goreux 7, 4347 Fexhe-le-Haut-Clocher
+32 04 223 07 17
Site web de la distillerie
Les visites
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